Il faut bien comprendre que dans beaucoup de cas, l’arrêt du tabac va avoir des répercussions sur l’ensemble des facettes d’une vie. Ce n’est pas un bouton on/off. C’est quelque chose qui selon les personnes peut être en lien avec l’identité, avec certaines croyances, avec certaines valeurs, avec certains évènements et pour que l’arrêt soit décisif, il est parfois nécessaire de prendre en compte tous ce contexte, ce qui peut demander plus de temps.
Quelques personnes, en arrivant au cabinet, auront déjà fait ce travail sur le contexte de manière plus ou moins consciente et n’auront besoin que d’une seule séance, comme d’un prétexte ou un symbole à leur arrêt. Mais ce n’est pas la majorité et c’est à considérer comme une bonne surprise de notre inconscient plutôt que comme une norme. On peut même penser que ces personnes auraient très bien pu arrêter sans accompagnement. C’est ce que j’ai fait personnellement il y a cinq ans (voir ici).
Faire croire que la norme c’est d’arrêter le tabac en une séance, c’est d’abord mentir par rapport à ce que disent les données scientifiques. Ensuite c’est dangereux dans la majorité des cas où ça ne marche pas car ça éloigne la personne de ce qu’elle peut apprendre de son échec de sevrage, de tous les outils qu’elle peut y trouver pour la prochaine tentative, et plus largement pour la connaissance de soi.